l'AZU 1961 de Christophe
Nous avons reçu de notre Ami Christophe d'excellentes nouvelles; Cet infatiguable chasseur de 2cv CO en peril ( voir un precedent article ICI) a quelques mots a nous dire
"Après l’AZ, j’ai refait une 2CV6 Club avec laquelle il est plus facile de s’insérer dans la circulation (surtout avec un 652cc de LNA !). Bon, et puis début février j’ai acheté une 2CV6 spécial vert Jade de 1980… 85.000km, 1ère main et un prix qu’on ne peut refuser vu l’état ! Et bien non content de cela, samedi j’ai été récupérer une AZU « CO » à Marseille.
Mise à prix sur le Boncoin le 1er avril à un prix ridicule, j’avais d’abord pensé à une farce ! Ensuite, travaillant sur Marseille, j’ai quand même téléphoné et suis allé la voir mardi midi.
Cette 2CV a été fabriquée au dernier trimestre de 1960 (PC 21 J 60, donc du 21 octobre 1960), et son numéro de série est 643.0XX.
C’est donc une fourgonnette année modèle 61, encore équipée de sa bobine en caoutchouc qui disparaitra au mois de novembre et dont les jantes en 380 sont peintes en AC 136 (gris rosé), nouvelle teinte adoptée en septembre.
Immatriculée le 10 novembre 1960, elle porte toujours son numéro d’origine, 7411 BN 13. Elle sommeille depuis 20 ans dans un garage à attendre que ça se passe…Et le locataire du garage doit vider les lieux. Par contre, suite à un choc avant, le châssis est mort. Les ailes avant ont été changées et sont plus anciennes puisque marquées ME 20 G4, donc 20 juillet 1954 ! Elle retrouvera un de ces jours son lustre d’antan, mais peut-être pas en gris AC132.
Le fameux AC110 qu'il faudra reconstituer
Samedi, elle était à la maison.
19 Janvier 2015
Voici venu le temps de donner quelques nouvelles de mon AZU. Après un an et demi d’attente, elle s’est envolée pour une cure de jouvence. Et j’ai fait une très belle rencontre, celle de trois passionnés, de trois adeptes du travail bien fait, du travail parfait. J’ai vu certaines de leurs réalisations et le résultat est à couper le souffle. En plus de cela, le contact humain est passé de suite car nous sommes sur la même longueur d’onde. Au départ, il n’était question que de s’occuper du châssis. Le miens étant cassé, ils en avaient un restaurable. C’est en me rendant chez eux pour voir le dit châssis que j’ai pu admirer une partie de leur flotte de véhicules restaurés. Du coup, l’idée est venue spontanément : s’ils peuvent me restaurer ce châssis, pourquoi ne pas leur confier l’ensemble de la fourgonnette ? En dehors du fait je n’avais pas prévu d’attaquer les travaux de restauration avant mi-2015, voire 2016, parfois, il faut savoir prendre les bonnes décisions même si le timing n’est pas vraiment respecté. La vénérable AZU a donc pris le chemin de l’atelier. A l’heure actuelle, le moteur a été remis en route pour tester les éléments mécaniques et le test fut concluant. Le moteur a donc été déposé et sera entièrement démonté par la suite. En cas de besoin, j’avais eu l’opportunité d’acheter un ensemble moteur-boite d’AZU identique qui pourra servir de don d’organes. Il a déjà servi à fournir le démarreur qui n’était pas du bon modèle. De même, j’ai eu l’occasion de me procurer diverses pièces neuves d’origine qui serviront à la restauration (carter de ventilation, grille de protection, paraboles de phare, feux arrière et diverses bricoles). Un carburateur spécifique au modèle, soit un Solex 26 IBC (sans frein de ralenti) manquant sur les deux moteurs (!!!) a été trouvé grâce à un site bien connu de petites annonces et a été remis en état par un de mes amis spécialiste de cet accessoire. J’ai également réussi à me procurer les trois jantes à voile plein qui manquaient lors de l’achat. Il ne manque pratiquement aucune pièce en dehors du fameux rétroviseur d’aile spécifique ainsi que des joncs de pare-chocs en aluminium que je vais refabriquer selon la méthode enseignée par Michel, propriétaire de l’AZU « Yacco » bien connue des deuchistes. Le châssis prévu pour la greffe est prêt. Il a tout de même fallu changer la quasi-totalité de la tôle supérieure, un morceau de la tôle inférieure, redresser un brancard arrière et trouver une plaque sous moteur pour remplacer celle manquante.
Elle a "bossé" dur....
Et Hop !...Direction l'etape restauration
Remise en etat du chassis
Il a été traité comme il se doit et a été peint au dinitrol puis en noir, bien évidemment, avec éventuellement un léger passage de gris AC 132 sur les intérieurs de brancard avant ainsi que sur la tôle supérieure. Le faisceau électrique sera quant à lui réalisé à l’identique par mon frère. Il avait déjà refait à la perfection celui de mon AZ. A suivre pour la suite des travaux.
NOV 2015
Depuis les travaux ont progressé et actuellement le chassis est terminé et bientôt sur ses 4 roues.
Il tourne !!
Le moteur reconditionné tourne parfaitement
Sur ses roues, enfin !
Au tour de la caisse a present
Restauration de la caisse sur chassis "d'atelier"
Les rambardes: un des points faibles de la 2cv fourgonnette..
Le bandeau arrière: on y va franchement!
Il a meilleure allure, non?
Les dessous de la demoiselle
Le nuancier au secours de la recherche de teinte d'origine
Poncage à quatre mains et 2 cales
Immobilisation des ailes sur bâti pour remise en forme
Christophe en pleine seance contemplative
Pour l'instant ca va!
Le fameux AC110
Marquage d'origine conservé tel quel
Respect du schema d'origine
Remise aux normes du capot.
Le faisceau prêt à être monté.
La pose du faisceau: un grand moment de patience ..
Prête pour sa première sortie: Le Retro Auto Festival de Frejus ce WE
- 10 juin 2016: La petite camionnette est maintenant restaurée et "baptisée". Nous laissons a son heureux proprietaire le soin de conclure cette presentation.
Il est maintenant temps de passer à l’écrit afin de commenter toutes ces belles images ! Tout d’abord, il faut rendre à César ce qui appartient à André : Cette restauration est son œuvre, œuvre entièrement associée à son frère Lucien tant les 2 frères sont les 2 mêmes mains d’une telle réussite. Ils ont à leur actif des dizaines de réalisations toutes aussi époustouflantes les unes que les autres et des décennies d’indéfectible complicité. En un mot comme en cent, ce sont des personnes exceptionnelles, autant pour le résultat obtenu que pour leur humanité, leur gentillesse et l’amour d’un travail parfait. Et dans le cas de cette AZU, la perfection est un mot faible en regard de l’investissement qu’ils ont mis à la réalisation et l’aboutissement de ce projet pourtant plein d’imprévus et non exempt de soucis. Cette AZU n’était qu’une semi épave attendant depuis 20 ans que son sort soit réglé. Châssis brisé, elle patientait sous la poussière que ses différents propriétaires veuillent bien lui assurer un avenir quelconque. Ferraille / remise en route / ferraille / attente / attente… Et puis, par un curieux hasard relaté au tout début de cet article, elle est arrivée précipitamment chez moi où elle a repris son activité favorite : l’attente. Avec des projets fraichement concrétisés et bien d’autres priorités, elle était là, à l’abri, à me regarder tous les jours. Et j’en étais heureux car l’AZU mythique, sauvable, désirable était là. Il faut faire ici un aparté et par la même occasion une autocritique : je ne supporte pas les 2CV moches. Une 2CV moche, c’est une pauvre voiture qui a subi, non pas les naufrages du temps, mais la goujaterie de leurs anciens propriétaires. Une belle patine d’origine m’aurait séduite, une peinture bleu, mal faite, très peu. Impossible à retirer. Elle devait donc être repeinte, ce qui impliquait un sérieux travail de carrosserie, incompatible avec mes compétences et mon porte- monnaie. Et puis, de nouveau, les hasards de la vie ont fait que… André et Lucien sont arrivés. Si je dois avouer aujourd’hui une certaine inquiétude lors du départ intempestif de l’AZU vers son lieu de résurrection, j’étais loin d’imaginer le résultat final. Même dans un rêve, ce n’est pas possible. Et croyez-moi, en matière de 2CV remise à neuf, je crois que je m’y connais un peu ! Parce qu’avant d’être neuve, cette AZU a bien plus que cela. Elle a une âme ! Une âme qui lui a été insufflée par André et Lucien. Cette AZU ne m’appartient plus, elle est la leur avant tout et le jour où elle viendra rejoindre sa sœur AZ dans le garage familial, elle restera à jamais « la fourgonnette d’André » ! Ils s’y sont investis plus que de raison et le résultat est déraisonnable. Mais qu’importe, car je crois que malgré les centaines d’heures de travail, de doute, de remise en question, de soucis et de contretemps, à la fin, il ne reste que le bonheur du résultat obtenu. Ce n’est pas une voiture, c’est une œuvre d’art. Elle sera aussi la fourgonnette de l’amitié, car si André et Lucien sont les maitres d’œuvre de cette aventure, devant la qualité de ce travail un certain nombre d’amis ont eu aussi participés en me procurant les pièces rares manquantes de ce puzzle. Je remercie tout particulièrement Jean-Michel, Fabien, Michel et bien sûr Pierre sans qui cette AZU serait toujours à attendre. Je crois qu’après cette expérience, s’achève pour moi le cycle des restaurations. Pourquoi ? Et bien, parce que je crois que ce projet est un aboutissement, qu’aucun autre ne pourra l’égaler car insuffler une âme à cette petite fourgonnette est le plus beau ressenti de toutes mes années d’amoureux des 2CV.
Encore merci à André et Lucien.
Christophe
Dernier galop d'essai avant Livraison.
26/8/2016
Hier, j'ai effectué la première sortie de mon AZU. Bien sûr, je ne suis pas très rapide puisqu'elle est arrivée à la maison plus d'un mois plus tôt... et j'ai donc pris la route pour... la pompe à essence car le réservoir était vide. Une fois l'AZU rassasiée, le ralenti réglé pour ne plus caler à tous les carrefours, j'ai pu effectuer mes 50 premiers kilomètres, alternant grande route, petits chemins et même chemins de terre poussiéreux ! L'AZU est très agréable à conduire, plus que ce que je l'appréhendais. Les mouvements de caisse sont bien sûr particuliers et font un drôle d'effet au premier virage. Ils doivent être atténués par une monte en 135, ce qui n'est pas le cas de mienne, équipée en 125 pour cause de grosse difficulté à trouver des 135/380 X. Je les changerai un jour…Par contre, je la trouve silencieuse et même à 75 le caisson ne résonne pas beaucoup. Malgré les 34° extérieur, je n'ai pas cuit non plus.
Bref, je suis heureux !
5 Octobre 2016
Bonsoir
Voici quelques nouvelles de la petite vadrouille qui se déroulait entre la Nièvre et l’Allier. Nous sommes partis, Fabien et moi, avec la voiture et le plateau de Fabien et mon AZU juchée dessus ! 6 heures de route tout de même, un peu fatigant. Nous avons reçu bon accueil et l’AZU faisait bonne figure au milieu d’une vingtaine de 2CV, toutes des CO ! Compliments et félicitations ont été de rigueur comme tu dois t’en douter. André aurait été heureux d’entendre les commentaires. Nous avons passé un excellent moment et je songe à acheter un plateau pour pouvoir me déplacer plus à mon aise. J’espère vous revoir très bientôt
Christophe
Dans la série des petits détails, sont revenus de traitement ces jolis
écrous. Un pas de plus vers l'origine !